Et si tu devenais ta priorité ? Se libérer des conditionnements pour enfin exister.
- sandrine gourdy
- 27 juin
- 5 min de lecture
Parfois, on s’oublie pour être aimé. On se modèle, on se conforme. Et si le vrai chemin commençait par un choix simple mais profond : celui de se choisir, enfin ?
Il y a des prises de conscience qui ne surviennent qu'après l'épuisement, le trop-plein, ou la blessure de trop. Celle de comprendre qu'on peut être rejeté, incompris ou dévalorisé... même quand on a tout donné. Qu’on peut être aimé un jour, ignoré le lendemain, sans logique apparente. Et qu’alors, le vrai travail commence : celui de cesser de mendier l’amour des autres pour enfin se choisir soi.
"S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute la vie." — Oscar Wilde
Ce chemin peut paraître simple à formuler, mais il est, en réalité, un processus complexe, profond, souvent douloureux. C’est un apprentissage. Un désapprentissage aussi. Et surtout, une reconnexion.

Pourquoi cherchons-nous à être aimés à tout prix ?
D’un point de vue psychologique, le besoin d’amour et de reconnaissance est inscrit dès la naissance. L’enfant dépend du regard de l’autre pour se construire : il apprend qu’il a de la valeur parce qu’on le regarde, qu’on le nourrit, qu’on le nomme.
Mais chez beaucoup d’adultes, cette recherche de validation extérieure persiste, parfois au détriment de leur intégrité. Ce que la thérapie nomme parfois le faux-self se développe : une personnalité construite pour plaire, pour éviter le rejet, pour éviter de revivre la douleur originelle du désamour.
"Le faux-self est une défense contre le sentiment de ne pas être aimé pour ce que l'on est vraiment." — D. W. Winnicott
Certaines blessures émotionnelles (rejet, abandon, humiliation…) forment un filtre à travers lequel la personne interprète le monde. Elle croit devoir "être parfaite" ou "tout donner" pour mériter l’attention et l’amour. Or, ce conditionnement devient une prison.
Les loyautés invisibles : quand se choisir, c’est aussi se libérer
À cela s’ajoute une dimension souvent plus invisible mais tout aussi déterminante : la fidélité inconsciente à notre système familial.
Nous apprenons très jeunes que notre sécurité — voire notre survie affective — dépend de l’amour de nos parents. Alors, nous nous adaptons à ce qu’ils attendent, à ce qu’ils valorisent. Nous devenons celui ou celle qui ne dérange pas, qui ne prend pas trop de place, qui satisfait les attentes.
Ce mécanisme, parfaitement logique à l'enfance, devient une entrave à l'âge adulte. Par peur de perdre l’amour de notre famille, nous restons fidèles à des schémas qui nous étouffent. Nous nous nions, parfois même inconsciemment, pour "ne pas trahir". Pour rester loyaux. Pour ne pas décevoir.
"Par loyauté, beaucoup préfèrent souffrir que de rompre avec un système qui les a façonnés." — Bert Hellinger
Or, se choisir demande parfois de revisiter son histoire, de comprendre ses fidélités invisibles, et même, dans certains cas, de couper certains liens qui empêchent notre croissance intérieure. Cela ne signifie pas renier. Cela signifie se donner la permission d’exister en dehors du regard parental, de reprendre la pleine autorité sur sa vie.
"Jusqu’à ce que vous rendiez l’inconscient conscient, il dirigera votre vie, et vous l’appellerez destin." — Carl Gustav Jung
"Ce que l’on appelle ‘liberté’ intérieure passe souvent par la capacité à dire non à des loyautés qui n’ont plus de sens pour notre évolution." — Ivan Boszormenyi-Nagy
Et dans le couple ?
Il existe une autre forme de loyauté, plus subtile encore : celle que l’on entretient dans le couple. Par amour, par peur de déplaire ou de perdre l’autre, nous apprenons parfois à nous faire tout petits. À lisser nos émotions, à taire nos besoins, à nous adapter jusqu’à nous effacer.
Cette posture, souvent inconsciente, naît d’un imaginaire romantique ou de blessures non guéries. Nous croyons que pour être aimé, il faut mériter l’amour. Que pour que le couple tienne, il faut sacrifier une part de soi. Or, cela nous éloigne de l’essence même de la relation : une rencontre entre deux êtres libres, complets, et conscients.
"Dans un couple, il y a trois entités : un 'je', un 'tu', et un 'nous'. Le 'nous' ne peut exister que si le 'je' et le 'tu' sont vivants et respectés." — Sandrine Gourdy
Il ne s’agit pas de devenir égoïste ou distant, mais de comprendre que le couple ne doit jamais être une négation de soi. Quand on ne s’écoute plus, quand on se nie pour ne pas perdre l’autre, alors le lien devient une dépendance, et non une alliance.
"L’amour n’est pas la fusion. C’est la danse de deux libertés qui choisissent de marcher ensemble." — Jacques Salomé
Apprendre à s’aimer, c’est aussi apprendre à aimer l’autre sans s’abandonner. Nourrir le couple, c’est d’abord nourrir la relation que l’on entretient avec soi-même.

Et toi, dans ton couple, arrives-tu à exister pleinement en tant que toi ?
De la conscience à la transformation : les leviers thérapeutiques
Sortir de ces schémas ne se fait pas d’un claquement de doigts. Il faut du temps, de l’accueil, de la patience. Mais il existe de nombreux outils puissants, issus de la psychologie, de la pleine conscience et de l’accompagnement thérapeutique :
1. La pleine conscience
Apprendre à se reconnecter à l’instant présent, à ses ressentis, à ses émotions.
"La pleine conscience, c’est porter attention, intentionnellement, au moment présent, sans jugement." — Jon Kabat-Zinn
2. L’enfant intérieur
Aller à la rencontre de la part blessée de soi pour l’écouter, la rassurer, et l’aimer enfin.
"Les émotions non exprimées de l’enfance ne disparaissent pas. Elles attendent d’être reconnues." — Alice Miller

3. L’affirmation de soi
Poser ses limites. Dire non. Exister avec respect pour soi et pour l’autre.
"S'affirmer, ce n'est pas dominer l'autre, c'est exister à côté de lui, sans s'effacer." — Jacques Salomé
4. La revalorisation intérieure
Apprendre à se parler avec bienveillance. Se traiter comme un être précieux.
"La gratitude transforme ce que nous avons en suffisance, et même en abondance." — Melody Beattie
5. L’accompagnement thérapeutique
Se faire accompagner pour revisiter son histoire, sortir des conditionnements, et reprendre sa place.
"On ne guérit pas seul d’un chagrin qu’on n’a jamais pu nommer." — Boris Cyrulnik
Et spirituellement ?
Se choisir, ce n’est pas être égoïste.C’est honorer la vie en soi. C’est retrouver son axe, son feu, sa vérité.
"Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale que d’être bien adapté à une société malade." — Jiddu Krishnamurti
Ce chemin demande parfois de traverser des vides. Des solitudes fertiles.Mais ce sont souvent les passages qui nous permettent de renaître à nous-mêmes.
"La solitude n’est pas l’absence de relations, c’est la présence à soi-même." — Christophe André
Par où commencer ?
Voici quelques petits pas simples et puissants :
S’offrir un moment pour soi chaque jour, même bref.
Écrire une lettre à son enfant intérieur.
Dire non à ce qui ne nous respecte pas.
Noter chaque soir une petite victoire personnelle.
Se répéter chaque matin : « J’ai le droit d’exister tel que je suis. »
En conclusion : ce n’est pas un caprice, c’est un besoin vital
Devenir sa priorité, ce n’est pas se refermer sur soi.C’est ne plus se perdre pour être aimé.C’est vivre aligné, libre, et profondément vivant.
Et cela commence souvent par un murmure intérieur, celui qu’on n’écoutait plus :
« Et moi, dans tout ça ? »
Alors si cette voix s’éveille en toi, même faiblement, écoute-la.Elle te montre le chemin vers toi-même.Tu es ta priorité. Et tu y as droit.
Si tu souhaites te faire accompagner dans ce cheminement, je te propose un espace d’écoute, de soutien et de transformation.
Sandrine Gourdy
Commentaires